Ansar Dine est ce groupe djihadiste qui, en 2012, avait détruit 9 mausolées, à Tombouctou. 8 d'entre eux ont déjà été reconstruits, mais cela n'empêche pas qu'un représentant de l'organisation citée a été traduit devant la Cour Pénale Internationale de La Haye.
Ce jugement qui s'annonce est certes important, car il créera un précédent qui - peut-être - dissuadera ceux qui, à l'avenir, auraient l'idée de détruire les vestiges architecturaux du passé, mais il a pour corollaire, malheureusement, le fait de montrer l'impuissance de ceux qui auraient dû défendre ces monuments. Plus clairement, on peut dire que, quand il s'agit de consacrer des moyens pour empêcher, sur place, des destructions de site patrimoniaux, il n'y a personne ; en revanche, quand il est question de mettre en route la machine judiciaire, là, on sait faire. Autrement dit, selon cet exemple, il est plus difficile de garder un pot intact, que de réparer un pot cassé. Cela est assez logique, mais malheureux. En effet, ce fait d'arme est plutôt impensable (on aurait dû estimer qu'il est inutile de prendre le temps de mettre en pièces ce qui a été bâti il y a plusieurs siècles), et, désormais, on va devoir imaginer des dispositifs permettant de protéger ce que nos ancêtres ont vénéré. Car, cela va à l'encontre de ce que l'on appelle "l'instinct de conservation", et, d'ailleurs, cette tendance à effacer le passé n'est sûrement pas propre à notre époque.
