Selon des sondages faits à la sortie des urnes, les indépendantistes catalans seraient majoritaires au parlement de leur province, sans obtenir de majorité absolue pour autant. Ils espèrent s'être orientés vers la partition de l'Espagne vers 2017.
Voilà qui ouvre une perspective sur un abîme d'une profondeur effrayante. En effet, un réflexe veut que l'on pense que, si une région séparatiste de l'Europe parvient à s'émanciper de l'ensemble national dans lequel elle est représentée, les autres vont vouloir connaître le même sort. Aussi, on pourrait avoir envie de saluer le comportement bien loyal des autorités de Madrid, car, dans une même situation, c'est-à-dire dans le cas où une région menace de prendre son envol, d'autres Etats auraient pu être tentés de fausser les résultats du référendum décisif. Cette hypothèse paraît folle, certes, si bien que l'on aurait tendance à la rejeter ; pourtant, elle est tout à fait possible, même dans une zone où on croit que le droit est bien respecté. Cela dit, si certains, inévitablement, voudront suivre l'exemple que, dans cet article, on présente, il serait sage d'attendre avant de s'engouffrer dans la faille : même si le choix de la majorité impose l'émergence d'une nouvelle élite, il faudra s'assurer que le chemin inhabituel qu'elle va emprunter sera toujours validé par ceux-là même qui ont tergiversé si longtemps avant de s'engager dans une voie dissidente.
