Le projet de révision constitutionnelle abordant la question de la déchéance de nationalité a été révisé, sans faire mention des Français binationaux. C'est ainsi que, ce jour, les députés ont ratifié ce texte.
Il y a quelque chose qui échappe à la raison, dans cette affaire. Sûrement que l'on peut dire que l'on n'a pas tout lu. Cela est logique, car, qui que l'on soit, on ne peut pas suivre tout les flux informationnels. Cela dit, ce n'est probablement pas cette logique qui est à l'oeuvre : en ayant écouté quelques extraits de discussions d'hommes politiques, il est possible de comprendre que, en fait, ce que l'on ne veut pas, c'est mettre à mal le principe de générosité par lequel on attribue la nationalité française. C'est comme si on pensait que la France ne peut pas engendrer d'apatrides (comme d'aucuns le rappellent), parce qu'il est trop insupportable d'être abandonné par sa patrie : on penserait que l'Hexagone ne peut pas s'adonner à de telles inepties. Pourtant, cette idée n'est pas si vaine : certes, une punition purement administrative ne préoccupe probablement pas les terroristes, mais on pourrait s'en servir pour faire que chaque agent des forces publiques reconnaisse, à chaque contrôle d'identité, un individu potentiellement terroriste. Tous ceux qui sauraient que telle personne dite "apatride" est, très certainement, dangereuse. Et, du coup, toute la nation pourrait surveiller les esprits déviants.
